Croatie : la plaisanterie serbophobe d’un analyste met le feu aux poudres avec Belgrade

Le 1er novembre, au cours de l’émission Poligraf diffusée vers 8h00 sur la radio croate HRT, animée par le journaliste Mislav Togonal, des intervenants ont évoqué la décision du Parlement croate d’envoyer des armes en Ukraine et la situation sécuritaire dans les Balkans. À propos de la modernisation de l’armée croate, l’analyste militaire Mario Galić a déclaré que les États-Unis « ne voudraient probablement même pas vendre » à la Croatie des missiles de croisière et des missiles à longue portée « parce qu’une telle livraison d’armement changerait l’équilibre des pouvoirs dans les Balkans ».

Il a ajouté qu’un missile Meteor a une portée de 200km et qu’on pourrait « le tirer depuis Zagreb et abattre l’avion présidentiel [serbe] au-dessus de Belgrade ». Cet exemple a fait sourire sur le plateau et le député Krešo Beljak (Parti agraire croate) a alors ajouté : « et il n’y a plus de monde serbe », M. Galić concluant par « problème résolu ! » L’animateur leur a demandé de s’arrêter là pour ne pas provoquer d’incident diplomatique.

Quelques heures après, la Radio-télévision de Serbie (RTS) s’est insurgée, s’interrogeant sur le « degré de serbophobie » qui règne en Croatie et au sein du service public radiophonique croate. Par communiqué de presse, l’ambassade de Serbie à Zagreb a également condamné les mots des intervenants, y voyant des discours de haine à l’encontre de la Serbie et de son président Aleksandar Vučić. La représentation diplomatique a appelé les institutions et les médias croates à condamner les propos polémiques tenus contre la Serbie et le peuple serbe, ainsi que « les appels au meurtre » à l’égard de A. Vučić.

Darko Glišić, ministre des Investissements publics et membre de la haute direction du Parti progressiste serbe, a posté sur les réseaux sociaux un message dans lequel il traite les intervenants radiophoniques d’« oustachis » et exige que la Serbie mette fin aux relations avec la Croatie tant que des excuses n’auront pas été adressées au chef de l'État.

Sources : Dnevnik, RTS, Danas, Kosovo on line, Naslovi.