Lors du Concile mondial du peuple russe qui rassemble chaque année les tenants du nationalisme russe autour du clergé, Kirill, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, a souligné le 31 octobre que les Russes étaient lassés de la guerre, après presque trois ans d’opérations militaires actives. Dès lors, la population ne souhaitait plus être abreuvée de reportages évoquant la situation sur la ligne de front mais préférait se tourner vers des émissions de divertissement.
Si certains Russes consacrent bénévolement leur temps et leur argent aux besoins de l’armée, beaucoup « ne sont pas prêts à renoncer à leur confort personnel et à leur niveau de vie prospère », a déploré Kirill. Or, de nombreuses émissions de divertissement diffusées à la télévision encouragent un comportement « frivole et insouciant », ce qui contraste fortement avec « ce qui se passe actuellement [en Ukraine], où nos concitoyens, en particulier des jeunes, sont en train de mourir ».
Selon le Patriarche, ce comportement révèle des « plaies spirituelles » : « Nous devons réfléchir aux causes d'un tel phénomène et nous demander si ces plaies menacent notre identité civilisationnelle ou indiquent une sorte de dysfonctionnement dans notre code culturel », a-t-il estimé.
Pour mémoire, l’Église orthodoxe russe soutient la guerre d’ampleur menée par Moscou contre l'Ukraine, qualifiée de « guerre sainte » par Kirill. Dans un livre qu’il a publié en octobre, intitulé Pour la Sainte Russie – Patriotisme et foi, le Patriarche, jugeant que la nature déchue de l’Homme l’empêche de vivre sans guerre, promet la vie éternelle aux soldats russes tués au combat en Ukraine. Pour Kirill, la Russie est en train de devenir un « île de liberté » face aux « démons ».
Sources : Patriarchia.ru, The Moscow Times, Vedomosti.