Nombreux sont ceux qui, fin 2014, ont été surpris de voir Klaus Iohannis, candidat de la droite, élu cinquième président de la Roumanie post-communiste. Qui, dans ce pays majoritairement orthodoxe et en mauvais termes avec ses minorités, aurait pu croire en la victoire d’un membre de la minorité allemande, propulsé sur la scène nationale peu de temps avant le scrutin ? Chose encore moins certaine quand les sondages donnaient pour favori le Premier ministre Victor Ponta, candidat du Parti socialiste.
Fort de sa réputation d’homme intègre et de bon gestionnaire, acquise au cours de son mandat de maire de Sibiu, le chef de l’État tout juste élu a dû immédiatement prouver qu’il serait bien le garant d’une Roumanie prospère, tournée vers les valeurs occidentales, incarnées notamment -mais pas seulement- par l’Union européenne et par l’Otan.
Après une cohabitation forcée avec V. Ponta comme chef du gouvernement, le Président est désormais libéré de cette personnalité controversée, forcée de démissionner en novembre 2015 à la suite de manifestations qui dénonçaient son implication dans des affaires de corruption.
K. Iohannis a-t-il maintenant les coudées franches -et aura-t-il le talent suffisant- pour procéder aux réformes tant attendues par une population qui demande, certes, qu’un coup fatal soit porté à la corruption endémique qui mine la Roumanie, mais qui exprime aussi l’espoir d’un renouveau authentique, des valeurs comme des modèles ?
Vignette : Cérémonie d'investiture du Président Klaus Iohannis, 21 décembre 2014 (source : presidency.ro)
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