Lituanie : pas d’achat d’électricité, nucléaire ou pas, en provenance du Belarus

La Lituanie n’aura aucune possibilité, qu’elle soit technique ou politique, d’acheter de l’électricité au Belarus, même si Minsk s’accordait avec la proposition récente du Premier ministre lituanien de convertir la centrale nucléaire d’Astravets en centrale au gaz. C’est, en substance, ce qu’a déclaré le président du Parlement lituanien, Viktoras Pranckietis.

Il a rappelé que la Lituanie était en train de synchroniser son système énergétique avec ceux de l’Europe de l’Ouest, l’objectif étant de sortir le plus vite possible du réseau BRELL (Belarus, Russie, Estonie, Lettonie, Lituanie) hérité de la période soviétique. V. Pranckietis a été très clair : « Nous ne voulons plus jamais dépendre de quelque influence politique que ce soit venant de l’Est. »

De fait, cette déclaration confirme des décisions antérieures : en juin 2017, le Parlement lituanien avait adopté une loi notifiant le fait que la centrale nucléaire d’Astravets présentait un risque en termes de sécurité, de sûreté, d’environnement et de santé publique pour la Lituanie. Le texte avait ensuite été complété par un engagement du pays à ne pas acheter d’électricité provenant de sources considérées comme non sûres. V. Pranckietis va donc plus loin dans son discours, exprimant le refus d’acheter de l’électricité en provenance de ce pays, quelle que soit son origine (centrale nucléaire, au gaz, autre).

Le débat a été réactivé en Lituanie depuis que le Premier ministre, par ailleurs candidat à l’élection présidentielle de mai 2019, a proposé au Belarus de convertir Astravets en centrale au gaz. La Lituanie, dotée d’un terminal de gaz naturel liquéfié qui lui permet de s’approvisionner en gaz non-russe, serait prête selon le chef du gouvernement à fournir le gaz nécessaire à Astravets. Il a présenté son initiative comme un acte positif, reprochant aux élites politiques lituaniennes depuis quelques années d’être arc-boutées sur une posture défensive concernant ce projet de centrale nucléaire.

L'initiative du Premier ministre a été largement commentée en Lituanie et attaquée directement, notamment, par la Présidente Dalia Grybauskaitė.

Sources : The Baltic Times, BNS, The Baltic Course, LETA.