Le ministre bélarusse des Transports et communications Alekseï Avramenko et son homologue russe Vitali Saveliev ont signé à Moscou le 19 février 2021 un accord sur le transport de produits pétroliers bélarusses via les ports russes de la Baltique. Pour la période 2021-2023, il s’agira de 9,8 millions de tonnes de produits qui seront acheminées, la plupart par voie ferroviaire, afin de contourner les ports baltes.
Les premières livraisons devraient intervenir dès le mois de mars, aux termes de contrats « take-or-pay ». D’après la partie russe, les prix seront bien plus intéressants pour le Bélarus qu’ils ne l’étaient jusqu’à présent, grâce aux accords préalables qui lient les compagnies russe et bélarusse de transport ferroviaire.
Minsk met donc sa menace à exécution, formulée par la voie du président sortant Aliaksandr Loukachenka qui avait annoncé dès l’été sa volonté de se passer des ports baltes – et notamment lituaniens – en réaction au soutien résolu des capitales baltes au mouvement de protestation politique bélarusse. Pour le Ministre lituanien, qui table encore sur le fait que cette opération ne sera pas rentable pour Minsk, cette décision est en effet motivée par des arguments politiques et non économiques.
C’est en tout cas un très mauvais coup pour le port de Klaipėda et pour la compagnie lituanienne de chemins de fer, a reconnu le ministre lituanien des Transports Marius Skuodis qui admet que les deux entités sont entrées dans une phase prioritaire de diversification de leurs clients. La société Klaipėdos Nafta, qui traitait jusque récemment les produits de l’exportateur bélarusse BNK (Belarusian Oil Company), avait été informé en décembre dernier par son fournisseur de l’interruption des livraisons pour une période indéterminée. Klaipėdos Nafta prévoit de ne recevoir aucune cargaison bélarusse en 2021. De même, BNK avait dénoncé début janvier le contrat de long terme qui la liait à la compagnie ferroviaire lituanienne LTG Cargo.
Sources : Mintrans.gov.by, Belta.by, BelTA, LTR.lt, BNS.