Connu pour ses prises de parole polémiques, le président de la collectivité territoriale de République serbe de Bosnie (RS) Milorad Dodik a déclaré le 28 octobre au média russe Spoutnik qu’il serait souhaitable qu’une grande assemblée pan-serbe soit organisée prochainement, où il serait annoncé la nécessaire reformation d’un seul État serbe dans les Balkans. Cette entité regrouperait à la fois la Serbie, la RS qu’il dirige, le Monténégro et le Kosovo-Metohija, car l’ensemble de ces territoires sont principalement peuplés par une même nation, les Serbes. À cette grande assemblée constituante (qualifiée de « démocratique » par M. Dodik) de la nation serbe devrait être présents à la fois Aleksandar Vučić, le patriarche serbe et des représentants de la diaspora.
« Les Serbes n’ont pas l’intention d’entrer en guerre, mais qu'ils n'ont pas non plus l'intention de permettre à quiconque de les piétiner », car c’est « l’intérêt national serbe », a-t-il ajouté, précisant qu’il soutenait le réarmement récent de la Serbie et « le pouvoir que la Serbie a construit », d’un point de vue politique, économique et financier, sous l’ère Vučić.
Le 29 octobre, M. Dodik a repris ce discours devant les journalistes de la chaine K3, indiquant que « les Serbes sont une nation édifiante, qui s’accroche à sa liberté et ne peut pas être assujettie à des étrangers » et que le Haut représentant n’avait aucune légitimité pour « tenter de maintenir l’administration coloniale en Bosnie-Herzégovine ».
Les propos séparatistes de ce proche du Kremlin ont une nouvelle fois suscité la polémique en Bosnie-Herzégovine, État dont la RS est une des composantes. Ils sont de nature à flatter et galvaniser son électorat nationaliste.
Sources : Slobodna Bosna, ETTO BA, Spoutnik, Novi.