Lors d’une conférence de presse, le 2 décembre 2024, le ministère tchèque de la Santé a présenté les positions qu’il défendrait le lendemain, lors du conseil des Ministres de la Santé de l’UE, articulées autour de la résilience et d’une meilleure gestion des stocks.
« L’UE doit faire de son mieux pour être compétitive et auto-suffisante dans le domaine pharmaceutique. Pour améliorer cela, nous mettrons en avant une proposition d’incitation pour l’industrie pharmaceutique au sein des négociations sur le paquet de lois pharmaceutiques, mettant l’accent sur la promotion de la production de médicaments en Europe, ce qui contribuera à l’amélioration de la résilience de la chaîne d’approvisionnement et, de ce fait, à la disponibilité des médicaments pour les patients des États membres », a indiqué le ministre de la Santé Vlastimil Válek.
Il a aussi mentionné le stockage excessif de médicaments par des pays de l’UE, notamment l’Allemagne, créant des pénuries auxquelles la République tchèque est régulièrement confrontée. Si, selon le ministre, il ne devrait pas y avoir de pénurie majeure cette année, certains médicaments manquent déjà, allant des anti-vertigineux aux traitements contre le diabète.
Avant de partir pour Bruxelles, V. Válek a déclaré que sa position était soutenue par 19 pays et rappelé que le domaine de la Santé ne relevait pas d’une politique commune de l’UE et qu’il était, de ce fait, nécessaire de chercher des consensus.
La relocalisation de l’industrie pharmaceutique dans l’UE pourrait permettre, selon le vice-ministre de la Santé Jakub Dvořáček, d’éviter qu’un fabricant ne lance un médicament uniquement sur une poignée de marchés importants. « Nous aimerions que ces produits soient disponibles dans tous les pays, idéalement en même temps et aussi vite que possible après l’enregistrement du médicament », a-t-il ajouté. Il a souligné qu’une « grande partie de la production et de la recherche prend maintenant place dans des pays d’Asie », faisant écho au rapport Draghi.
Le paquet de lois pharmaceutiques discuté par la Commission européenne contient une loi sur les médicaments critiques qui devrait être présentée au printemps prochain. Elle devrait créer un cadre légal permettant de traiter les vulnérabilités de la chaîne de production et de renforcer la production au sein de l’UE, comprenant la diversification de l’approvisionnement en substances actives.
Sources : Lidovky, Ministère de la Santé de la République Tchèque, Zdravotnický deník.