Depuis quelques semaines, George Simion, sénateur et coprésident de la formation ultranationaliste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), a annoncé qu’il souhaitait la généralisation du port de l’uniforme à l’école jusqu’à la fin du lycée sur l’ensemble du territoire roumain. Cela serait pour lui le moyen de limiter les incivilités et les brimades commises à l’école, l’uniforme contribuant à gommer les différences visibles de statut social ainsi que l’appartenance à un groupe, qui sont à l’origine de tensions entre élèves. En outre, les jeunes, qui auraient alors moins d’occasion d’être distraits par l’accoutrement porté par leurs camarades, seraient plus attentifs aux connaissances délivrées.
G. Simion justifie aussi cette proposition par la longue tradition du port de l’uniforme dans les écoles en Roumanie (depuis 1897) et par des études américaines qui ont montré l’incidence de ce paramètre sur l’amélioration de la sécurité dans les établissements scolaires aux États-Unis.
Pour l’AUR, ce changement vestimentaire préparerait également les écoliers à leur future vie professionnelle. En effet, sachant que le port d’un uniforme peut être exigé dans certains corps de métiers, en les obligeant à porter une tenue plus normée et adéquate à leur environnement social pendant leur jeunesse, l’école les préparerait déjà à ce moment.
G. Simion et son collègue Lilian Scripnic du groupe parlementaire de l’AUR ont donc déposé le 5 octobre un amendement modifiant la loi 35/2007 portant sur la sécurité dans les établissements éducatifs et proposant le port de l’uniforme pour l’enseignement préuniversitaire. S’il est adopté, il pourrait entrer en vigueur dès le 1erjanvier 2023. Pour les familles modestes, les uniformes devraient être financés par des bourses publiques.
Les écoliers, collégiens et lycéens se montrent globalement hostiles à ce projet de réforme, qui leur apparaît comme une forme de régression sociétale. Cette proposition risque donc de ne pas améliorer la relation parfois houleuse de l’AUR avec la jeunesse roumaine. Le 5 septembre, G. Simion avait déjà été hué par les écoliers du collège Gheorghe Lazăr de Bucarest, où il avait été invité à faire un discours en tant qu’ancien élève de l’établissement.
Sources : Jurnalul national, Ziare.