Roumanie : qui est Elena Lasconi, candidate arrivée deuxième lors du premier tour de l’élection présidentielle?

À l’issue du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est déroulée le 24 novembre, le candidat nationaliste et pro-russe Călin Georgescu a créé la surprise en recueillant près de 23 % des votes, grâce à une campagne populiste réalisée sur TikTok. La candidate arrivée en deuxième position, avec près de 19 % des voix et devançant le candidat du gouvernement Marcel Ciolacu (Parti social-démocrate) est Elena Lasconi (Union Sauvez la Roumanie - USR). Ayant profité de la chute de popularité du chef de gouvernement, elle est désormais la candidate du camp des europhiles. L’un de ses principaux points faibles pour mobiliser largement l’électorat pourrait être son faible niveau de formation. N’ayant pas réussi à entrer à l’université après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires en 1990, elle a repris ses études au sein d’un établissement privé de Deva (Transylvanie) 5 ans après. Sa formation n’étant pas reconnue par l’État roumain, elle a dû attendre 2001 pour voir sa licence validée par l’Académie d’études économiques (ASE) de Bucarest. Son parcours universitaire est donc moins fourni que celui de C. Georgescu, qui peut se prévaloir d’un doctorat en géosciences.

La candidate dispose en revanche d’autres atouts. Tout d’abord, l’électorat de l’USR lui est largement acquis : le 26 juin 2024, elle avait remporté la présidence du parti avec plus de 68 % des voix. Ensuite, l’intéressée est connue du grand public par sa carrière de journaliste et de présentatrice star de la chaîne PRO TV Deva de 1995 à 2019. Elle maîtrise donc parfaitement sa communication. Enfin, elle peut s’enorgueillir du succès de son mandat local. En effet, en 2020, E. Lasconi a été élue maire de la municipalité de Câmpulung Muscel (județ d'Argeș), forte de 30 000 habitants. Appréciée de ses administrés, elle a été réélue en 2024.

Si les élections législatives se déroulent le 1er décembre, le second tour de la présidentielle, lui, se tiendra le 8 décembre. Si les europhiles devraient se mobiliser en faveur de la candidate, la question pour une partie de l’électorat traditionnel est aussi de savoir s’il est prêt à élire une femme à la tête du pays.

Sources : Jurnalul National, Adevarul, Digi 24.