Russie : dernier train pour l’Europe

Le dernier train de passagers reliant la Russie aux pays de l’Union européenne est parti le 27 mars de Saint-Pétersbourg pour relier Helsinki. La Finlande a décidé, elle aussi, de bloquer sa liaison ferroviaire avec la Russie au titre des sanctions adoptées contre ce pays. Cette ligne, ouverte en 2010, est celle qui a perduré le plus longtemps depuis que, le 24 février, Moscou a déclenché sa guerre contre l’Ukraine.

La ligne Saint-Pétersbourg/Helsinki a été maintenue jusque-là, selon l’opérateur finlandais, afin de permettre aux ressortissants nationaux qui se trouvaient en Russie de rentrer au pays. Elle a été également utilisée par certains Russes qui, en désaccord avec la politique menée par la Russie, ont décidé de quitter le pays. Fortement perturbé depuis le début de la pandémie de Covid, le trafic ferroviaire de passagers entre les deux pays a été entièrement interrompu de mars 2020 à décembre 2021. En 2019, le train Allegro avait transporté 557 300 passagers.

Le trafic marchandises, lui, avait été peu affecté par la crise sanitaire. Il est lui aussi maintenant prohibé. La compagnie finlandaise s’associe donc au blocus européen de la Russie et appelle même à interrompre le transit entre Chine et Pologne qui traverse la Russie et le Bélarus. Depuis le 14 mars 2022 et l’inscription de plusieurs entreprises russes métallurgiques et chimiques sur la liste des sanctions de l’UE, la compagnie ferroviaire finlandaise a signifié à son homologue russe l’interdiction de charger des marchandises produites par Uralchim, Uralkali, Eurochim, Severstal, Togliattiazot et Tomet. En moyenne, le trafic ferroviaire entre les deux pays portait sur 750 000 tonnes de marchandises par mois, essentiellement du charbon, du bois, du pétrole, des produits chimiques et des engrais minéraux. Dans l’autre sens, les livraisons étaient en revanche très faibles et il n’était pas rare de voir les wagons repartir à vide vers Saint-Pétersbourg.

Au cours des derniers jours, le nombre de passages de la frontière avait fortement augmenté, avec 500 à 900 passagers quotidiens, dont plus de 70 % par train. Désormais, les seuls citoyens russes autorisés à se rendre en Finlande doivent attester de bonnes raisons : essentiellement les étudiants inscrits dans des établissements finlandais, les parents de citoyens finlandais, les propriétaires de biens immobiliers situés en Finlande.

Sources : Delovoï Peterbourg, Khartya97, Kommersant.