Russie : le maire de Petrozavodsk s’engage dans le bataillon tchétchène Akhmat

Le maire de Petrozavodsk Vladimir Lioubarskiï a annoncé le 18 juin qu’il allait rejoindre le bataillon tchétchène Akhmat en tant que volontaire. Sur sa page Vkontakte, l’élu affirme avoir suivi pendant ses congés une formation au sein de l’université des forces spéciales russes de Goudermes (Tchétchénie). Après un aller-retour rapide dans la capitale de Carélie, il entend repartir vers Goudermes pour y parfaire sa formation, cette fois en tant que volontaire. Sans affirmer directement son intention de partir combattre en Ukraine, il précise que sa décision « mûrement réfléchie » depuis le début de la guerre a été renforcée par ses visites auprès de mobilisés de la région de Petrozavodsk : selon lui, les mobilisés ne suffiront pas à « résoudre » toutes les questions dans le cadre de l’« opération militaire spéciale ».

Il n’est pas le premier parmi les fonctionnaires, responsables de région ou députés à annoncer sa volonté de rejoindre la zone de guerre. Avant lui, le responsable de l’administration de Tchita Alexandre Sapojnikov, celui de Vorkouta Iaroslav Chapochnikov, le vice-gouverneur de l’oblast d’Oulianovsk Sergueï Koutchits, l’adjoint du responsable du comité à la Jeunesse de Saint-Pétersbourg Ivan Essipov, le vice-président du conseil municipal de Krasnodar Guennadi Oufimtsev, l’adjoint au premier ministre du Bachkortostan Azar Bagranov ou encore les députés à la Douma Vitaliï Milonov, Adam Delimkhanov et Akhmed Dogaev ont également fait part d’une telle intention et l’ont mise à exécution pour certains. Début juin, le député municipal de Sverdlovsk Ilia Tchij a quant à lui rejoint les rangs de la société militaire privée Wagner (il venait d’être condamné à une peine pour s’être battu avec deux personnes).

« J’ai appris les bases des gestes médicaux sur le terrain, du maniement d’armes à feu et de la tactique », a précisé V. Lioubarskiï qui reconnaît qu’à son âge (55 ans), le geste n’était pas simple mais, selon lui, utile : il est sûr désormais de ne pas être un fardeau sur le terrain. « À ceux qui ne comprennent pas que les slogans ‘Tout pour le front, tout pour la victoire’ restent d’actualité, il est inutile d’expliquer quoi que ce soit. J’ai appelé le chef de l’administration de Carélie Artur Parfentchikov. La conversation n’a pas été simple mais virile. Il m’a compris et soutenu », se vante l’élu.

Durant son absence, son adjoint prendra la direction de la ville.

Sources : Meduza, Dp.ru, spb.kp.ru, rbk.ru.