Le journal indépendant The Insider a affirmé le 29 septembre avoir eu accès à des centaines de documents officiels relatifs à la mort du leader de l’opposition russe Alexeï Navalny, intervenue le 16 février 2024 dans une colonie pénitentiaire du Grand Nord russe.
La version officielle donnée par les autorités russes affirme que l’opposant serait décédé en raison de « causes naturelles ». Le comité d’enquête russe a d'ailleurs conclu en juillet dernier que l’affaire n’avait pas de « caractère criminel ». Or, The Insider souligne que les autorités russes auraient veillé à supprimer toute référence aux symptômes dont a souffert A. Navalny, et qui attesteraient, eux, que le détenu aurait été empoisonné.
L’enquêteur russe Alexandre Varapeav a pourtant évoqué ces symptômes mais le comité d’enquête aurait refusé d’ouvrir le dossier contenant ses conclusions : il y évoque une forte détérioration de l’état de santé d’A.Navalny le 16 février, alors que le condamné se trouvait dans la cour d’exercice. Il en aurait informé l’officier de service, qui l’aurait extrait de la cour. Le détenu se serait alors plaint de douleurs abdominales, aurait été pris de vomissements puis de convulsions et aurait perdu connaissance, tous signaux qui peuvent faire penser à un empoisonnement. Aucune trace d’analyse n’apparaît dans les conclusions de l’enquête.
L’hypothèse d’un empoisonnement avait immédiatement été évoquée par la veuve d’A. Navalny, Ioulia Navalnaya, lors du décès de son mari. Le fait que les autorités aient refusé d’autoriser un examen indépendant des échantillons biologiques et aient manifesté une réticence à libérer son corps pendant plusieurs jours après sa mort allaient également dans le sens d’un probable empoisonnement.
The Insider confirme désormais cette hypothèse, en affirmant être en possession de documents l’attestant.
Source : The Insider.