L’ancienne directrice du Journal Officiel, actuellement directrice de Telekom Srpska (MTel depuis 2021), Jelena Trivan fut un soutien sans faille non seulement à Boris Tadić, mais également à Aleksandar Vučić, l’actuel chef de l’Etat. L’intéressée est au centre d’une affaire depuis plusieurs années : le caractère académique de la réalisation de son doctorat, obtenu auprès de la Faculté de philologie de Belgrade, est contesté par plusieurs personnes qui l’accusent de plagiat. Un des plaignants, Boško Obradović, président du Mouvement serbe Dveri, a dit avoir « trouvé des passages entiers volés de ses articles dans sa thèse ».
La Faculté de philologie de Belgrade a désigné un comité d'experts et a demandé au Conseil national de l’Enseignement supérieur (NSVO) de sélectionner un de ses membres pour y participer. L’Université n’a à ce jour reçu aucune réponse à sa missive, alors que les autres membres du comité (les professeurs Snežana Samardžija et Stefan Stojanović, de la Faculté de philologie de Belgrade, et Boban Arsenijević, de l’Université de Graz) ont été désignés.
Jelena Jerinić, professeur à la faculté de droit de l’Union University, soupçonne une forme d’obstruction du fait que les soupçons de plagiat portent sur une proche du parti au pouvoir. Pour Đorđe Pavićević, professeur à la Faculté des sciences politiques, « l’obstruction vient du plus haut niveau du Conseil national de l’enseignement supérieur et du pouvoir politique ». Le NSVO affirme que la lettre adressée par la Faculté de philologie le 14 juillet 2022 ne lui serait pas parvenue.
Cette inaction du NSVO favorise J. Trivan dans les poursuites qu’elle a engagées contre le journaliste Nemanja Rujević qui a porté les accusations de plagiat. Elle pourrait ainsi remporter facilement son procès. Toutefois, l’absence d’avancée dans la procédure ne convient pas à la Faculté de Belgrade, car elle porte atteinte à sa réputation.
Sources : Danas, Centre pour le journalisme d’investigation de Serbie.