À l’occasion de la visite officielle du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à son homologue serbe, Marko Djuric, à Belgrade le 18 février, une conférence de presse commune a été organisée : le diplomate russe a affirmé que la Russie fournissait jusqu’à 85 % des besoins de la Serbie en gaz naturel, mais que cette coopération économique n’était pas du goût de certains pays occidentaux, « habitués à une concurrence déloyale » et qui tentaient de s’opposer aux livraisons gazières russes par des « mesures injustes ». S. Lavrov a précisé que, malgré cette pression, Belgrade et Moscou avaient « décidé de continuer à travailler ensemble pour ne pas nuire à leurs intérêts communs ».
Alors que, depuis le 15 novembre et la catastrophe de Novi Sad, le régime serbe fait face à une forte opposition qui se manifeste par des actions de voie publique et de blocage, la Russie apporte son soutien aux efforts des dirigeants serbes visant à « empêcher la déstabilisation du pays » pointant la responsabilité d’une « ingérence étrangère flagrante » des pays occidentaux dans la vie politique interne en Serbie. S. Lavrov a confirmé la volonté de Moscou d’apporter son soutien à la protection des intérêts de la Serbie.
Se disant satisfait des échanges avec son homologue, M. Djuric espère une nouvelle « impulsion » dans la coopération entre les deux pays, car Belgrade ne souhaite pas être une « victime collatérale » des sanctions occidentales prises contre la Russie depuis la guerre d’invasion de l’Ukraine. Le diplomate a ajouté que, si la Serbie est actuellement sur la voie de l’intégration européenne, « elle n’oubliera ni ne négligera ses amitiés traditionnelles », notamment avec le grand frère russe.
Sources : Danas, Radio Svobodna Evropa.