L’effondrement d’une partie de la toiture extérieure de la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024 qui a causé la mort de 15 personnes a suscité depuis une vague de contestation contre le régime. Les étudiants se sont mobilisés pour contester la gouvernance actuelle et ont organisés depuis des actions de blocage dans la capitale serbe. En réaction, un campement a vu le jour à Pionirski Park (parc des pionniers) à Belgrade, où se dressent des tentes, et censé être tenu par des étudiants opposés aux blocages universitaires : il a été baptisé camp des « étudiants 2.0 ».
La rédaction de KTV a dépêché sur place le journaliste Nemanja Šarović le samedi 8 mars. Mais le reportage diffusé en direct ne s’est pas déroulé comme prévu : le reporter a été régulièrement insulté par des occupants du site, qui ont pour la plupart refusé de lui parler et, quand ils y consentaient, ne portaient aucune revendication précise. In fine, la police est intervenue et a brièvement interpellé N. Šarović. À la suite de ce reportage, les forces de l’ordre ont érigé une clôture autour du camp et le journaliste a déclaré sur N1 que, d’après ses informations, les individus résidant dans le camp étaient en fait rémunérés (de 50 à 100 euros la journée) pour s’y montrer et occuper le terrain, mais n’avaient pour la plupart rien à voir avec le monde étudiant ; le site n’était probablement pas occupé la nuit : d’ailleurs, l’aspect des tentes, où tout était neuf, propre et bien rangé, montrait que personne n’y vivait de manière régulière.
Le 9 mars, le politologue Dragan Stojadinović a publié une tribune dans le quotidien Danas pour défendre le professionnalisme de N. Šarović, accuser Aleksandar Vučić d’avoir organisé le camp étudiant factice de Pionirski Park et enfin critiquer l’intervention des forces de l’ordre, qui auraient selon lui dû prendre des mesures pour protéger le journaliste contre les personnes le menaçant au lieu de l’arrêter et de le violenter.
Sources : Danas, Južne vesti.