Les étudiants avaient appelé à une grande journée nationale d’action le 15 mars pour dénoncer une nouvelle fois la responsabilité du régime serbe dans l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad. Le bilan de la catastrophe étant de 15 morts, les organisateurs avaient prévu de se rejoindre devant le Parlement à Belgrade à 15h00 pour rendre un hommage aux 15 défunts, d’où le nom de l’action « 15. za 15 » (15 pour 15).
Le matin, les étudiants, les agriculteurs, certains venus avec leurs tracteurs, se mobilisaient à Belgrade et des Serbes de la région de Novi Sad où d’autres localités du pays convergeaient vers la capitale. En début d’après-midi, les citoyens désirant s’associer à cette action se regroupaient sur différents lieux de rendez-vous avant de déferler sur le parvis du Parlement, dans le même temps où des étudiants organisaient des prises de parole place Slavija pour clamer qu’ils « ne permettront plus que la corruption mette en danger la vie de qui que ce soit ».
Le cortège, regroupant de 275 000 à 325 000 personnes selon des sources indépendantes (et 107 000 personnes selon les autorités), a emprunté les rues du centre-ville pour rejoindre la place Slavija vers 19h00, où ont été organisées 15 minutes de silence. On y a vu de nombreux drapeaux serbes, ainsi que des fanions aux couleurs des universités. Plusieurs personnalités, dont l’ancien président et Premier ministre Vojislav Koštunica, ont participé à la manifestation.
Vers 19h30, un groupe de manifestants a jeté des projectiles contre le camp de Pionirski Park (parc des pionniers), censé accueillir des étudiants contre le mouvement de contestation et que les organisateurs de l’action dénoncent comme étant factice. La fin de la manifestation a été annoncée vers 20h00, mais certains ont voulu poursuivre leur déambulation et des heurts ont éclaté en soirée entre des manifestants et les forces de l’ordre. Malgré quelques débordements, l’évènement fut un succès par l’étendue de la mobilisation au sein de la société civile, certains observateurs la qualifiant même d’ailleurs d’historique.
Sources : RTV, N1, Danas.