Depuis le début du mois de novembre 2024, l’exécutif serbe fait face à de nombreuses manifestations sur la voie publique dénonçant la corruption du régime. Le 17 janvier, par exemple, 50 000 personnes, dont de nombreux étudiants, ont battu le pavé à Belgrade à proximité des locaux de la télévision serbe pour réclamer davantage d’impartialité dans le traitement de l’information. La veille, une militante avait été heurtée par un véhicule, visiblement volontairement, sur un barrage tenu par des étudiants.
Face à l’ampleur de la mobilisation, le camp présidentiel a réagi par la voix du ministre de la Défense, Bratislav Gašić, qui a dénoncé le « visage souriant » de manifestants en proie à « une euphorie meurtrière » ciblant le président serbe Aleksandar Vučić. Selon le ministre, une « campagne intensive » viserait à présenter le Président comme le mal incarné, allant jusqu’à le comparer à Adolf Hitler. Rappelant le vote démocratique qui avait porté le gouvernement au pouvoir, le ministre a renvoyé la responsabilité des troubles aux partis d’opposition.
Analysant la posture de l’exécutif, la journaliste Jovana Gligorijević, a décrit A. Vučić et son camp comme des gens qui « tuent et, pendant qu’ils tuent, crient que tout le monde veut les tuer ». Le professeur à l’Université de Belgrade Biljana Stojković voit également dans les déclarations de B. Gašić qui ciblent l’opposition politique le reflet de la panique qui se serait saisie des rangs du parti au pouvoir pour qui toute caricature ou slogan de protestation serait une invitation au meurtre.
Sources : Danas, Naslovi, Nova Ekonomija.