La crise migratoire orchestrée par le régime d’Aliaksandr Loukachenka ne faiblit pas à la frontière entre le Bélarus et la Lituanie, malgré l’achèvement de la construction, en août dernier, d’une barrière physique couvrant les 550 km de frontière entre les deux États.
Le 6 septembre, le ministère lituanien des Affaires étrangères a publié un communiqué de presse faisant état de dégradations de cette clôture par les autorités bélarusses, facilitant le passage des migrants. De telles actions constituent « une violation flagrante du traité lituano-bélarusse sur le régime juridique de la frontière d'État lituano-bélarusse », précise le communiqué.
Lors d’un Conseil de défense, le 26 septembre, la ministre lituanienne de l’Intérieur Agnė Bilotaitė a ainsi proposé de mettre fin à tous les accords bilatéraux et projets inter-institutionnels de coopération avec le Bélarus qui relèvent de son domaine de compétence. Elle estime que la violation des principes du droit international par Minsk et le non-respect des accords conclus rendent ces derniers dénués de sens. Elle considère également que la « pression hybride » de la part du régime bélarusse va se poursuivre, ce qui pourrait engendrer des incidents à la frontière.
En parallèle, les gardes-frontières lituaniens ont bénéficié d’une amélioration de leur équipement en recevant 500 fusils automatiques G-36 de la part des forces armées. Ces nouvelles armes remplaceront les fusils automatiques de type Kalachnikov de fabrication russe dont ils étaient équipés et qui ne répondent pas aux standards de l’OTAN. D’ici la fin de l’année, ils devraient obtenir 1 700 fusils automatiques supplémentaires. Le Commandant du service des gardes-frontières Rustamas Liubajevas a affirmé que la réception de ces armes permettrait de couvrir un peu plus de la moitié des besoins de son service.
Malgré les récentes initiatives, le service lituanien des gardes-frontières rapporte toujours l’entrée illégale de migrants. Le 7 octobre, il a partagé une vidéo montrant des gardes-frontières bélarusses en train de sectionner la clôture avant de se cacher puis de monter dans un minibus, permettant ainsi à un groupe de migrants de se rendre sur le sol lituanien.
Sources : LRT, Delfi, 15min.