A l’occasion du Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne le 21 mai à Bruxelles, le ministre lituanien Kęstutis Budrys n’a pas caché son agacement à l’égard des atermoiements européens au regard de l’attitude de Moscou : l’Europe doit donner suite à ses menaces de sanctionner sérieusement la Russie, ou reconnaître son impuissance, a estimé le Ministre.
« Il me semble que le moment est venu de parler de la patience de l'Europe, qu'elle a certaines limites. […] Il faut dire ‘ça suffit’ et prendre l'initiative », a-t-il déclaré aux journalistes. Il a rappelé que, dix jours auparavant, quatre chefs d’Etat et de gouvernement européens réunis à Kyiv avaient appelé la Russie à un cessez-le-feu inconditionnel, au risque de sanctions : « Soit nous sommes réunis ici sans aucun instrument et sans aucun mandat ; alors reconnaissons notre impuissance et clôturons cette réunion. Soit nous allons enfin de l'avant. Car si ce n'est pas maintenant, je ne sais pas ce qu'il faudra faire d'autre. Nous parlons de douche froide, mais ce n'est pas une douche froide ; nous sommes dans l'eau glacée et nous sommes sur le point de nous noyer. »
Pour K. Budrys, l’UE doit tenir ses promesses concernant l’imposition de sanctions sérieuses à la Russie. Si elle ne le fait pas, elle va finir par perdre toute crédibilité, et pas seulement auprès de la Russie. Or, le 17ème paquet de sanctions, adopté le 20 mai, n’est pas suffisamment solide, selon le Ministre qui évoque déjà un 18ème paquet, urgent et susceptible de modifier la posture de la Russie, c’est-à-dire beaucoup plus contraignant pour elle.
Ce paquet de sanctions ne devrait pas nécessairement être coordonné en amont avec des « partenaires » : « Nous devons faire ce que nous avons à faire, puis ensuite discuter avec les Américains de la façon dont nous pouvons nous synchroniser », a estimé le Ministre, qui a jugé que « la situation dans laquelle nous nous trouvons est absolument pathétique. »
Sources : lrt.lt, lrytas.lt, Delfi.lt.