L’Ukraine produit de plus en plus d’équipements militaires sur son sol pour faire face à l’invasion russe. Dans ce contexte, la lutte contre la corruption devient un enjeu économique visant à garder les coûts de production au plus bas. Un pas dans cette direction a été annoncé le 21 mars par le vice-ministre de la Justice, Andriy Haytchenko.
« Nous parlons de milliards [de hryvnias], sans aucun doute. Les conséquences de la réduction des prix par drone sera longue durée. À partir de maintenant, les drones fournis aux Forces armées ukrainiennes le seront à un prix plus juste à travers l’entièreté du cycle de production, qui peut durer des mois ou des années. Je dirais que pour chaque millier de drones FPV, cela donne un surplus de plus de 300 drones pour les Forces armées », a-t-il déclaré.
L’implication d’experts juristes du ministère de la Justice dans l’analyse des estimations de la production de systèmes sans pilote et d’équipements de guerre électronique a permis ce succès. Selon A. Haytchenko, « le coût de cet équipement pour le budget d’État a déjà baissé de 30 % au cours de l’année passée », soulignant que la situation sur le marché de l’armement avait fortement changé depuis 2 ans, notamment en termes de transparence et de localisation de la production.
Malgré tout, l’Ukraine reste dépendante de certaines importations pour la fabrication de ses drones et, en avril 2024, les résultats d’un audit interne conduit par le ministère de la Défense d’Ukraine avait révélé déjà des violations atteignant plus de 10 milliards de hryvnias. Le vice-ministre a notamment souligné que près de 30 % des documents contenaient des prix gonflés pour certaines pièces importés, expliquant la baisse des coûts de production permise par l’audit.
« Il y avait aussi des raisons objectives. Et, quelque part, quelqu’un voulait se faire de l’argent. Nous parlons d’un immense système qui doit approvisionner nos forces armées. Bien sûr, différentes personnes y travaillent : certains sont plus décents, d’autres moins. Mais nos experts juridiques ont permis de corriger ce marché. Les bénéfices qui sont autorisés aujourd’hui sont de 25 %. C’est plus que nécessaire en temps de guerre », souligne-t-il. Cela aussi n’avait pas manqué de causer des problèmes par le passé.
Sources : Ukraïnska Pravda, Ukrinform.